Pain à la farine de maïs, au romarin et aux pignons de pin (cornbread)
A chacun de nos séjours en Grande-Bretagne, le premier matin est toujours le même. David m’apporte une tasse de thé au lit, ouvre les rideaux (il y à très rarement de volets en Grande Bretagne) puis retourne dans la cuisine pour dévorer son « full english breakfast » préparé avec amour par sa mère.
Je traîne au lit, puis, après un petit déjeuner beaucoup plus léger, nous laissons les enfants chez mes beaux parents pour aller dans notre librairie préférée.
Laissant David dévorer les romans des yeux (je n’ai jamais vu quelqu’un lire autant), je grimpe à toute vitesse au premier étage où se trouve l’objet de ma passion : les livres de cuisine.
Je savoure cet instant. Les librairies britanniques sont totalement différentes de celles en France : plus cosy, plus chaleureuses, plus silencieuses. Les deux seules dans lesquelles je retrouve un peu cette atmosphère sont les librairies Arthur à Nogent Sur Marne et Mollat à Bordeaux.
Comme en France, les tables sont remplies de livres de cuisine de chefs ou d’auteurs culinaires très médiatisés et il ne faut pas hésiter à s’accroupir et/ou à pencher la tête pour découvrir d’autres choses.
Après Noël, sur la toute dernière étagère au niveau du sol, j’ai découvert un petit livre de Linda Collister « Quick Breads ».
Linda Collister a écrit beaucoup de livres de cuisine, en particulier sur les pains et sur la pâtisserie. Elle est l’auteur du célèbre Grand Livre Du Pain (traduit en français) et plus récemment du livre Pains, de la Baguette à la Pita.
Après l’épisode librairie, nous allons dans un tea shop ou dans un coffee shop pour feuilleter nos livres respectifs, papoter, moitié en anglais, moitié en français, tout en sirotant un thé (le café étant la seule chose que je n’aime pas en GB) avec parfois un tea cake grillé et beurré.
De retour à la maison, j’ai tout de suite testé mon nouveau livre avec un pain à la farine de maïs (cornbread en anglais) bien que la recette me semblait trop simple pour être vraie ! (Je me méfie parfois des recettes trop simples).
Cette fois, pas de soucis, cela a très bien marché. Le pain obtenu est plus proche d’un gâteau que d’un pain et c’est normal, il ne s’agit pas d’une pâte levée avec de la levure sèche de boulanger. Il est très moelleux et le reste quelques jours. Il est particulièrement goûteux et se marie très bien avec les plats salés ou le fromage.
Dans la foulée, j’en ai fait une seconde version avec du romarin et des pignons de pin et c’est magique.
Pain à la farine de maïs, au romarin et aux pignons de pin (cornbread)
140 g de farine de maïs (voir note)
125 g de farine
1,5 cuil. à café rase de levure chimique
1,5 cuil. à café rase de bicarbonate de soude (voir note)
½ cuil. à café rase de sel
1 œuf calibre « large »
50 g de beurre demi sel fondu
3 cuil. à soupe de miel
22,5 cl de lait fermenté (lait ribot) (voir note)
2 poignées de pignons de pin
1 cuil. à soupe de romarin finement émincé.
1 petite branche de romarin pour la surface du pain
Préchauffez votre four à 200°C.
Mélangez tous les ingrédients secs dans un grand bol (les 2 farines, la levure, le bicarbonate, le sel, les pignons et le romarin émincé).
Dans un autre bol, battez légèrement l’œuf, ajoutez le lait, le miel, le beurre fondu et mélangez.
Versez ce liquide sur les éléments secs puis mélangez jusqu’à obtenir un mélange lisse.
Versez dans un moule, parsemez avec quelques aiguilles de romarin de la branche réservée et enfournez pour 20 minutes environ.
Le pain doit être doré et la lame d’un couteau insérée au centre doit ressortir sèche.
Laissez tièdir puis démouler sur une grille.
Note sur les ingrédients
Le lait fermenté ou lait ribot se trouve dans toutes les grandes surfaces au rayon des laits frais.
Le bicarbonate de soude se trouve également dans toutes les grandes surfaces, avec le sel.
Concernant la farine de maïs :
De couleur jaune pâle et de mouture très fine, vous pouvez la trouver dans les boutiques bio.
Elle est très utilisée aux Etats Unis (corn meal) pour réaliser les corn breads et en Amérique du sud pour les tortillas. On peut l’utiliser dans les pains ou dans les gâteaux en la mélangeant à de la farine de blé car elle ne contient pas de gluten.
La farine de maïs est totalement différente de la maïzena ou de la fine de maïs qui sont toutes les deux des fécules de maïs. On les utilise à la fois pour épaissir des sauces ou pour réaliser des crèmes dessert car elles contiennent de l’amidon.
La polenta quant à elle est de la semoule de maïs beaucoup plus granuleuse que la farine. On l’utilise aussi bien en Italie qu’en Savoie pour réaliser par exemple la polenta crémeuse ou des galettes de polenta, qui sont divines avec un osso bucco. Vous pouvez également l’utiliser dans des shortbreads ou des sablés, car elle apporte un coté croustillant irrésistible. Elle est parfaite également dans des gâteaux, comme dans celui à la polenta et à l’orange.
La farine de maïs, à la mouture beaucoup plus fine que la semoule est superbe dans les gâteaux, et dans les pains, comme dans celui de cette recette ou dans celui d’Anne, recette de son nouveau livre.
Coté traduction, ce n’est pas simple car il y a des différences de terme entre les Etats Unis et la Grande Bretagne.
Maïzena ou fine de maïs se dit corn starch aux US ou corn flour en GB.
Farine de maïs peut se traduite par corn meal ou plus rarement par polenta flour.
Les américains et les britanniques ont tendance à utiliser le terme cornmeal à la fois pour la farine et pour la semoule en l’associant à sa mouture (coarse, l’équivalent de notre polenta ou fine, l’équivalent de notre farine). Le terme polenta étant plutôt utilisé pour le produit fini à base de semoule.
La lait fermenté ou lait ribot se traduit par buttermilk.