Je travaille en ce moment avec le producteur de melons Charentais « Rouge Gorge » afin de créer des recettes à base de melon et de partager mes trucs de cuisine sur leur site Mon Eté.fr.
Christophe Couteleau, petit fils d’agriculteur qui, suite à un gel du blé a eu la brillante idée de planter des melons dans ses champs, est venu sur Rungis voir un de ses clients et m’a proposé de visiter avec lui le plus grand marché de produits frais au monde, rien que cela !
J’en rêvais depuis des années, j’ai sauté sur l’occasion.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, à 3 heures du matin, plutôt bien réveillée, je me suis installée dans ma voiture, direction Rungis. A cette heure, point de bouchons sur l’A86 mais je ne me sens pas seule car il y a tout de même pas mal de camions qui visiblement se rendent à Rungis.
C’est Arnaud Moreau, grossiste en fruits et légumes, qui a été notre guide pour ces quelques heures volées à la nuit dans un monde totalement inconnu pour moi.
Avant de démarrer, nous sommes entrés dans un café accolé au pavillon de la marée. Accueillis par un très gai « Bonsoir ! » d’une serveuse, j’avais l’impression d’être en total décalage, accentué par le fait que l’ambiance est très animée alors que dans un autre monde, une majorité de personnes dorment encore. Nous prenons avec grand plaisir un petit déjeuner, nos estomacs étant déjà bien éveillés bien qu’il ne soit même pas 4 heures du matin.
Première étape : le pavillon de la marée. Ici, pas de chichis, les poissons sont posés sur des boites en polystyrène, les huîtres sont enfermées dans des bourriches, les coques et les moules bien entassées dans des filets. Les cuisses de grenouilles, quand à elles, sont présentées sur des grandes brochettes. Ah, si je pouvais venir là faire mes courses.
Retour bien au chaud dans la voiture (Rungis fait 232 hectares et a même son propre périphérique permettant de contourner l’ensemble des bâtiments et ainsi de faciliter la circulation des nombreux véhicules).
Petit changement de costume. Vêtus de blouses blanches, nous entrons dans le pavillon de la triperie puis dans celui de la boucherie. J’appréhendais un peu mais j’ai finalement été plutôt impressionnée et même ébahie par cet étalage de produits animaliers. Rien à voir avec les vitrines de nos bouchers ou de nos charcutiers. Difficile de décrire cela par les mots mais je vous laisse regarder les photos, elles parlent d’elles même (j’avoue de pas avoir eu beaucoup de succès avec David, Noé et encore moins avec Gabrielle et vous serez donc les premiers à les regarder !) Ce qui ne transparaît pas sur ces photos, c’est l’immense somme de travail fourni par les personnes de ces pavillons.
Après un second café, nous avons retiré nos blouses blanches pour nous rendre dans les différents bâtiments de fruits et de légumes. C’est absolument immense et c’est la partie de Rungis que j’ai préférée avec ses couleurs, son animation et surtout la fraîcheur des produits arrivés tout droit des producteurs. Chaque bâtiment en divisé en carreaux dans lesquels les grossistes vendent à des primeurs (boutiques ou marchés), à des restaurateurs ou à des collectivités, comme les restaurants d’entreprise par exemple. La plupart des grandes surfaces se fournissent auprès de centrales d’achat. Il y a une ambiance chaleureuse, tout le monde se connaît et il règne l’activité d’une fourmilière entre le déchargement des cartons, la mise en place, les discussions, etc. Je ne compte plus les fois où j’ai gêné le passage de chariots ou autres véhicules, surtout lorsque je prenais des photos.
Nous sommes également allés dans le bâtiment dans lequel les producteurs d’île de France vendent en direct. Ce bâtiment s'appelle "le carreau des producteurs".
Et, comme le monde est petit, j’ai rencontré un des primeurs du marché de Nogent Sur Marne, chez qui j’achète régulièrement des produits.
Cerise sur le gâteau, j’ai enfin appris comment choisir un melon et je dois vous dire que j’en étais assez loin !
Après une visite éclair dans une épicerie fine en gros, le pavillon des produits laitiers, apparemment en perte de vitesse, et un grossiste/producteur en vin, nous avons terminé par le bâtiment des fleurs. Je ne sais pas si c’est à cause de la fatigue qui commençait à pointer chez moi, mais j’ai été moins impressionnée. Certainement parce que les fleurs ne sont pas mises en scène comme chez les fleuristes car elles sont emballées prêtes à être transportées justement chez nos fleuristes préférés.
Il est 9h, il est temps de quitter Rungis.
Merci mille fois à Christophe et à Arnaud pour cette visite fort sympathique qui restera gravée dans ma mémoire.