« Aux innocents la bouche pleine » de François Simon.
Pour tout ce qui touche à la cuisine, je crains bien d’être excessive, avec des envies de tout découvrir, d’apprendre le plus possible et d’être partout à la fois.
Heureusement, je suis mariée et j’ai deux enfants. Livrée à moi même et sans aucunes contraintes, je pense que j’aurais sombrée dans une obsession de la cuisine jusqu’à devenir tout simplement infréquentable.
C’est cette manie, qui m’a fait acheter, sans même réfléchir, le dernier livre de François Simon « Aux innocents la bouche pleine » dans ma librairie de quartier.
Pour ceux et celles qui n’ont jamais entendu parler de François Simon, c'est-à-dire une bonne partie de mon entourage qui année après année continue à lire mon blog, pour ma plus grande fierté : François Simon est un critique gastronomique qui travaille en particulier pour le Figaro et pour Paris Première. Il a pour habitude de ne pas se faire reconnaître dans les restaurants et de payer ses additions. Additions que vous pouvez d’ailleurs voir dans son fameux papier « le haché menu » tous les mercredis dans le Figaro. Il a également écrit de nombreux ouvrages sur la gastronomie.
Il est également l’auteur du blog Simon Says.
Son dernier livre est resté dans l’entrée, posée sur la bibliothèque pendant quelques jours, sans que j‘y prête la moindre attention, ni que j’en lise la moindre ligne.
Dimanche, après une nuit à la fois courte et mauvaise, j’ai décidé de faire une sieste réparatrice.
En rejoignant ma (notre) chambre temporaire au sous sol (nous sommes en plein travaux), j’ai attrapé le livre de François Simon et je suis descendue faire la sieste avec lui.
Je vous rassure, c’est bien avec son livre que je suis descendue. Je ne connais pas François Simon. Il se trouve que je l’ai vu une fois, nous n’avons pas été présentés et je ne suis même pas certaine de le reconnaître. Il m’a donné comme première impression d’être un personnage assez discret, sensation confirmée, allez savoir pourquoi, après la lecture de son livre.
Sans le connaître, je me suis tout de même promenée avec lui dans les rues de Paris, j’ai ri à ses descriptions souvent très drôles des parisiens, des parisiennes, etc. J’ai goûté avec lui de magnifiques vins. J’étais totalement d’accord avec lui sur son opinion sur les Champs Elysées. J’ai été émue à l’évocation de certains de ses souvenirs, comme ses rendez vous ratés.
Je sais que nous avons au moins 2 points communs : nous voulons le retour du flambage de la crêpe Suzette dans les restaurants et nous refusons d’aller au restaurant le soir de la Saint Valentin.
Son livre, dans lequel je voulais juste lire quelques pages avant ma sieste, m’a finalement accompagné jusque dans mon sommeil éclair, puis une bonne partie de mon dimanche, par petites touches. J’ai même réussi à convaincre David de le lire.
Tour à tour sévère avec quelques chefs de restaurants étoilés, puis émouvant lorsqu’il rend de très beaux hommages à d’autres chefs, il dresse également des portraits très justes des parisiens, des quartiers de Paris, des restaurants et de la cuisine.
Ce livre n’est pas un guide des restaurants, il est construit comme une ballade ponctuée de réflexions (en particulier sur le service) et d’anecdotes.
François Simon semble être quelque un de sensible, de pudique, de réservé qui remarque tout autour de lui.
Mon passage préféré est lorsqu’il décrit l’un des instants qu’il guette le plus dans un restaurant (ce sont ses mots). Je ne dévoilerai pas la suite mais, dans ce passage, page 128, il parle des femmes et je dois avouer que j’ai trouvé ses lignes très belles et très sobres à la fois.
C’est un livre assez déroutant mais très attachant, peut être comme le personnage ?
NB : Lorsque j’étais plus jeune (mes années IBM), je me souviens d'un déjeuner dans un restaurant juste à coté de chez un client chez qui nous venions d’installer un logiciel. Une de mes collègues, qui me maternait un peu m’a donné ce jour là un conseil en or : ne jamais citer de nom dans un restaurant, ni parler d’un projet confidentiel car on ne sait jamais qui écoute. 15 ans après, j'y pense toujours et j’ai donc beaucoup ri en lisant l’anecdote de François Simon page 172.