Bar de ligne, sauce à l’orange
Il fut un temps où j’étais organisée.
Lorsque nous invitions du monde à la maison, je planifiais les menus, puis les courses, et je préparais des choses à l’avance, histoire de ne pas être prise au dépourvu. A cette époque, vous n’aviez absolument aucune chance de me croiser dans un magasin le samedi, ou alors sur le marché, mais avant 9 heures.
Depuis plusieurs mois, je ne me reconnais plus.
Impossible de décider à l’avance ce que je vais cuisiner. J’ai plein d’idées dans la tête mais je n’arrive pas à me fixer sur l’une ou sur l’autre. Du coup, je ne prends aucune décision et je me retrouve à faire les courses au dernier moment et les heures qui précèdent le repas sont assez actives, sachant que je fais les courses et la totalité du repas le même jour, comme lorsque j’avais 25 ans !
Au début de ce phénomène nouveau, je me suis inquiétée en me disant que je devenais désorganisée, que je n’arrivais plus à fixer mon attention, que je n’aimais peut-être plus cuisiner pour plus de 4 personnes, etc. gardant mes bonnes vieilles habitudes de me poser pas mal de questions.
Enfin, samedi matin, j’ai eu une révélation.
Ce n’est pas que je deviens désorganisée, ou que je n’aime plus telle ou telle chose, c’est juste que j’aime de plus en plus décider du repas au dernier moment, selon mon humeur et mes envies du moment. Décider en début ou en milieu de semaine, ce que je vais servir le week-end me parait finalement manquer totalement de charme.
Si j’aimais le confort d’avant, je me mets à apprécier la spontanéité de cette nouvelle façon de faire.
Cela oblige à faire une cuisine plus simple mais ce n’est pas grave, je ne suis pas en train de concourir pour l’émission « Un diner presque parfait » (OUF !).
Samedi matin, 10 h 30 : à part les légumes, je n’avais pas grand-chose pour préparer le repas du midi pour 5 personnes. Pas grave. J’ai pris mon petit sac de courses et je suis allée chez mon poissonnier, celui qui fait parler toutes les femmes de Nogent Sur Marne (private joke).
Alors que j’attendais derrière une femme qui a acheté du poisson pour tous les repas du week-end, je ne savais toujours pas ce que j’allais prendre. Encore pire, j’ai commencé à regarder des choses qui ne convenaient pas du tout pour notre déjeuner, comme des coques, idéales à l’apéritif, des oursins, souvenir de bateau à Porquerolles, ou des coquilles Saint Jacques, les premières de la saison.
Du coup, mon tour arrivé, j’ai tout simplement dit au poissonnier « nous sommes 5 pour le déjeuner, que me conseillez vous ? »
Ce fut du bar de ligne (voir note) et non, je n’ai pas gagné au loto.
C’est simplement que le prix du poisson est, comme pour la bourse, très fluctuant et il y a des périodes où cela vaut le coup d’acheter du bar de ligne car il est moins cher que d’habitude et tellement bon. C’est pour ce genre de conseils que j’aime de plus en plus aller chez ce poissonnier.
De retour à la maison, j’ai détaillé des pommes de terre et des carottes en dés pour en faire un simili risotto, j’ai préparé mon poisson (5 minutes top chrono) puis une sauce simplissime, à base de crème fraiche et d’orange.
Un repas simple mais grandement apprécié.
Je ne me demande même plus ce que je vais faire pour nos amis qui viennent déjeuner dimanche prochain, on verra bien !
Note : le bar de ligne est un poisson que vous pouvez consommer dans le cadre de la pêche durable, pour plus d’infos, je vous invite à regarder ce document que vous pouvez imprimer et conserver dans votre sac (merci à Clotilde pour le conseil).
Bar de ligne, sauce à l’orange
Ingrédients pour 6 personnes
Pour le poisson
6 pavés de bar de ligne avec la peau
1 orange
2 citrons jaunes
Huile d’olive
Sel et poivre du moulin
Pour la sauce, d’après la recette de Mercotte
1 échalote
10 cl de vin blanc sec
1 demi-cube de fumet de poisson
20 cl de crème fraiche
Le zeste d’une orange
4 cuil. à soupe de jus d’orange fraichement pressé
Sel et poivre du moulin
Commencez par préparer le poisson.
Préchauffez votre four à 180°C.
Coupez les citrons en tranches.
Huilez un grand plat à gratin, disposez les rondelles de citron sur toute la surface, puis déposez le poisson sur le citron, peau en dessous, après avoir essuyé la chair.
Salez, poivrez puis ajoutez le zeste d’orange.
Arrosez d’un filet d’huile d’olive.
Commencez la sauce.
Pelez puis émincez très finement l’échalote.
Mettez-la dans une casserole avec le vin blanc et le demi-cube de fumet de poisson.
Portez à ébullition, baissez le feu et laissez mijoter à feu doux, jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus de liquide.
Enfournez le poisson pour 15 à 18 minutes (la chair du poisson doit tout juste cesser d’être translucide).
Continuez la sauce : ajoutez le zeste d’orange, la crème, le jus d’orange, puis mélangez, toujours sur feu doux.
Continuez à mélanger sur feu doux, jusqu’à ce que la sauce soit bien chaude.
Goutez puis rectifiez éventuellement l’assaisonnement en sel et en poivre du moulin.
Servez le poisson avec la sauce, à part.