Photo prise avant cuisson.
Brochettes de poulet Shashlik (cuisine indienne)
Dans une famille, j’ai la sensation que les souvenirs culinaires sont à trois dimensions.
Il y a ceux que nous, parents sommes en train de fabriquer pour nos enfants, sans que l’on puisse vraiment les maitriser. Je vous mets au défi de prévoir ce qui, dans votre cuisine, marquera les souvenirs de vos enfants. Pour vous en convaincre, demandez à des frères et à des sœurs quels sont les souvenirs culinaires marquants de leur enfance. Vous remarquerez certainement, que même s’ils ont étés élevés ensemble, leurs souvenirs sont très différents.
Il y a les souvenirs culinaires liés à sa propre enfance avec parfois des choses que l’on a totalement oubliées et qui ressurgissent, on ne sait pas trop pourquoi.
Il y a les souvenirs de son mari/femme/compagnon/compagne que vous ne connaissez pas au début de votre relation mais que vous allez découvrir au fil des années. J’ai appris récemment que les sociologues et les économistes étudient l’impact de la mise en couple sur l’alimentation d’une famille.
Dans ces dernières années, il m’est arrivé très souvent de récréer des mets pour lesquels David avait gardé un souvenir ému. Ca m’amuse d’autant plus que ce sont des plats/desserts que je ne connais pas du tout, David ayant été élevé en Angleterre par une mère galloise.
Ces brochettes en sont un bel exemple. Il s’agit d’une spécialité indienne que David mangeait à Overton (Hampshire), dans un petit restaurant appelé le « Red Fort.
Après plusieurs essais, nous avons réussi ensemble à recréer les brochettes telles qu’elles étaient dans son souvenir. C’était au moment où j’écrivais mon livre « C’est moi qui l’ai l’ai fait ! », vous y trouverez donc la recette.
Début mai, alors que j’avais du mal à me décider sur ce que j’allais cuisiner pour des amis, j’ai ressorti mon livre et je me suis mise au travail.
Ces brochettes sont un peu épicées mais surtout très parfumées. Nous les avons servies avec de la semoule (pas très indien je vous l’accorde) et une sauce à base de tomates (en boite en attendant les bonnes tomates) et de pois chiches et je sais déjà que je referai ce plat, peut être même au barbecue si l’été veut bien revenir.
Brochettes de poulet Shashlik
Ingrédients pour 6 personnes (environ 8 brochettes)
1,2 kg de filets de poulet (élevés en plein air, of course)
2 petites gousses d’ail pelées
1 morceau de gingembre frais de la taille des deux gousses d’ail, pelé et grossièrement émincé
½ cuil. à café de sel fin
2 échalotes pelées puis émincées
2 cuil. à café de cumin moulu
1 cuil. à café de curcuma moulu
½ cuil. à café de piment de Cayenne
2 cuil. à soupe d’huile végétale
Le jus d’un demi citron vert
1 poivron rouge
8 brochettes en bois
Dans un mortier, écrasez les gousses d’ail avec le sel, jusqu’à obtenir une pâte.
Ajoutez le gingembre, l’échalote et écrasez l’ensemble, jusqu’à obtenir une pâte.
Versez dans un bol.
Ajoutez les épices, l’huile, le jus de citron et mélangez.
Mettez les filets de poulet, sans les couper, dans un grand plat type plat à gratin.
Ajoutez le mélange aux épices et mélangez bien avec vos mains afin de bien enrober le poulet de la marinade.
Couvrez d’un film étirable puis laissez mariner au frais pendant 6 heures, voire une nuit.
Il est important de ne pas couper le poulet en cubes avant de le faire mariner. Le temps de marinade étant assez long et la marinade comprenant du jus de citron, le poulet risquerait de « cuire » avec le citron.
Sortez le poulet de votre réfrigérateur au moins une heure avant le début de la cuisson puis coupez-le en cubes de 3 cm.
Coupez le poivron en deux, retirez le cœur et les graines puis coupez la chair en carrés.
Faites tremper les brochettes en bois dans de l’eau froide pendant au moins 30 minutes.
Préchauffez votre four en position grill.
Sur chaque brochette, alternez 2 cubes de poulet et 1 carré de poivrons.
Enfournez pour 10 minutes environ, en retournant les brochettes à mi cuisson.