Quiche au brocciu et piquillos
La vie d’une blogueuse de cuisine est le plus souvent tout à fait fascinante, pour plagier Pénélope, mais elle est parfois source de doutes et d’interrogations.
La prochaine fois qu’une journaliste me demande combien de temps je passe sur mon blog chaque jour, je lui raconterai l’histoire qui suit.
Tenir un blog de cuisine, comment ça marche ?
Dans cette histoire, j’ai volontairement utilisé le féminin mais que les blogueurs de cuisine ne se sentent pas exclus. Pour une fois, ce sera le féminin qui l’emporte sur le masculin.
Une blogueuse de cuisine, contrairement à ce que les autres pensent parfois, ne rentre pas dans sa cuisine un beau matin en se disant : « tiens, qu’est ce que je vais bien pouvoir cuisiner/prendre en photo aujourd’hui, pour alimenter mon blog ».
Une blogueuse de cuisine, cuisine pour elle-même, pour sa famille ou ses amis et comme c’est sa passion, elle y passe pas mal de temps. Alors qu’elle cuisine, elle garde toujours une petite pensée pour son blog et n’oublie surtout pas de prendre des notes si elle est en train de créer ou d’adapter une recette. Du coup, si la recette est réussie, elle aura tous les éléments pour pouvoir la partager sur son blog.
Si en plus elle a de la chance/du talent/de l’expérience, sa photo sera réussie également et elle pourra alors encore mieux partager sa cuisine avec les autres.
C’est à ce moment là, à mon avis, que les choses se compliquent.
Prendre une jolie photo demande de l’attention, quelque soit son talent ou son expérience d’ailleurs. Les éléments ont parfois besoin d’être mis en scène mais ce n’est toujours évident car une blogueuse de cuisine photographie ce qu’elle va servir tout de suite après, il ne s’agit pas d’une nature morte. La blogueuse de cuisine œuvre dans sa cuisine et non pas dans un studio de photo.
Pour cette quiche par exemple : je l’ai préparée à l’occasion d’une soirée de dégustation de vins corses à la maison et c’était une première car j’avais décidé d’utiliser du brocciu dans une quiche, à la place de la crème.
En la sortant du four, j’ai pris quelques photos, sans pouvoir démouler ma quiche qui était encore trop chaude. Mes invités sont arrivés pile à ce moment là, et il était hors de question de prolonger la séance photo.
Une fois la quiche tiédie, prise par autre chose, je n’ai absolument plus pensé à la photo.
Plus tard, nous avons beaucoup apprécié cette quiche et j’ai mentalement croisé les doigts en espérant avoir au moins une photo réussie sur les quelques clichés pris en catastrophe.
Pas de chance. Ce jour là, je n’avais pas la tête à cela et j’ai eu beau regarder mes quelques photos, impossible d’en trouver une sympa.
J’aurai pu abandonner, ça m’arrive mais je sais par expérience que si je ne partage pas la recette assez rapidement sur mon blog, je finis par l’oublier et j’avoue avoir moins de plaisir à partager une recette lorsque je l’ai faite il y a trop longtemps.
Une des grandes joies de tenir un blog de cuisine est de pouvoir partager les choses dans le moment présent, du moins dans mon cas.
C’est alors que mon ange gardien m’a soufflé l’idée de lancer un défi à mes lecteurs.
Le défi
Si vous avez envie de préparer cette quiche à la maison et que m’envoyez une photo, je choisirai la plus jolie pour illustrer ce billet. Le ou la gagnante recevra mon nouveau livre de cuisine « Légumes et tutti frutti », à condition de résider en France (c’est fou ce que cela coûte cher d’envoyer un bouquin par la poste en dehors de la France). Vous avez jusqu'au 21 juin.
Si vous êtes partants, voilà ma recette.
Quiche au brocciu et piquillos
1 pâte brisée
3 œufs
500 g de brocciu
10 cl de crème liquide
3 cuil. à café bombée de caviar de tomates séchées (on en trouve dans la marque Puget) ou la même quantité en concentré de tomates, ça marche également
150 g de piquillos (poids net égoutté)
Sel
Le brocciu corse que j’ai utilisé est un fromage frais de brebis qui est vendu dans une faisselle et que vous pouvez trouver dans certaines fromageries ou dans des épiceries fines corses, comme chez Terra Corsa à Vincennes (94).
Les poivrons del piquillos (ou pimientos del piquillos) sont une spécialité du pays basque, on les sert souvent farcis de brandade de morue. Vous pouvez les trouver dans les épiceries fines et depuis peu assez facilement dans certaines grandes surfaces. J’en ai toujours une boite à la maison, c’est très pratique.
Préchauffez votre four à 200 °C.
Garnissez un moule avec la pâte puis coupez le surplus à l’aide d’un couteau. Posez un cercle de papier sulfurisé sur la pâte, recouvrez de billes de cuisson ou de haricots secs, puis enfournez pour 8 minutes.
Retirez papier et billes puis prolongez la cuisson pendant 5 minutes, jusqu’à ce que la pâte soit dorée.
Egouttez les piquillos, rincez-les puis coupez-les en lanières, après avoir retiré les éventuelles graines restantes.
Dans un bol, mélangez les œufs, le brocciu, la crème et le caviar de tomates séchées (ou le concentré). Ajoutez les lanières de piquillos en en gardant une douzaine pour la décoration.
Salez, goutez et rectifiez éventuellement l’assaisonnement.
Versez ce mélange sur la pâte puis recouvrez avec les lanières de piquillos réservées.
Enfournez pour 35 minutes environ, jusqu’à ce que la garniture soit prise.
Laissez tiédir puis servez.