Rungis : le plus grand marché du monde + tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le melon
Avez-vous déjà remarqué la force de travail qui se dégage lorsque vous arrivez sur un marché, en particulier au tout début, ou à la fin : les camions qui arrivent, qui se garent tant bien que mal, les personnes qui dirigent les diables, qui mettent en place, cette impression de déranger un peu en étant toujours sur leur chemin, etc.
Imaginez la même chose à l’échelle d’un marché de 232 ha, à Rungis, le plus grand marché du monde. C’est impressionnant.
Hier matin, sous une pluie désagréable, nous avons démarré notre visite, accompagnés de Christophe Couteleau, responsable commercial de l’entreprise familiale des melons rouge gorge et de Gilles Lacharme, de la direction de la communication de Rungis, qui étaient tous les deux ravis de rencontrer des blogueuses et un blogueur de cuisine en chair et en os. (Merci mille fois à Angélique, Anna, Marie-Laure, Anne, Dorian, Alexandra et Silvia, d’être venus hier).
A 5 h 30, nous avons démarré par le pavillon de la marée, malheureusement un peu tard. Nous avons eu juste le temps d’apercevoir de magnifiques spécimens de poissons, comme des Saint-Pierre et d’observer les employés en train de laver le sol à grand renfort de jets d’eau, s’arrosant au passage pour chahuter, tout en nous regardant du coin de l’œil, avec nos charlottes super sexys.
L’ambiance est très chaleureuse à Rungis et cette impression est restée tout au long de la visite.
Un café plus tard, un tour de voiture en plus, au milieu des camions et des voitures qui roulent à fière allure dans cette quasi ville avec son périphérique et même la menace d’avoir un PV (Merci à Angélique pour la conduite), nous sommes arrivés au pavillon de la triperie qui a bien failli disparaitre au moment de la vache folle comme nous l’explique si bien Gilles Lacharme, mais qui a su renaitre de ses cendres.
Nous avons découvert ensuite la pavillon de la volaille avec son magnifique plafond en bois, sa pendule très ancienne et son café bar, le Saint-Hubert, tout vert au beau milieu du pavillon, quelques hommes chapeautés et de magnifiques produits qui me donnent envie de faire mes courses.
Le pavillon de la viande est à mon sens le plus impressionnant et j’ai toujours l’impression de rentrer dans un autre monde impossible à décrire. Ca sent la viande, il y a du sang par terre mais je n’ai pas pu m’empêcher d’être fascinée par cette atmosphère étrange.
Après la triperie et la viande, le pavillon du fromage est reposant et nous retrouvons de magnifiques meules de Comté et de gruyère, des fromages de toutes les régions de France et en particulier les trèfles du Perche, une spécialité de fromage de chèvre pas très connue, fabriquée par un producteur du Perche. C’est dans ce pavillon que viennent vos fromagers préférés pour faire leurs emplettes. Dorian a même rencontré son fromager. Incroyable non ?
Le nez (et les vêtements) pleins d’odeurs, nous reprenons la voiture pour rejoindre le paradis des gastronomes : les pavillons des fruits et des légumes. Nous commençons par le plus petit, le carreau des producteurs, là où des producteurs d’ile de France (et quelques producteurs du sud de la France) viennent régulièrement proposer leurs produits en direct. Ici, pas de boutiques, les cagettes sont posées à même le sol et nous pouvons admirer des produits d’une fraicheur impressionnante (radis, laitues, rhubarbe, navets, carottes, herbes fraiches, pousses diverses, etc.). Tout a été cueilli la veille et je peux vous dire que ça se voit.
Pour voir plus de photos, c'est sur ce lien.
Nous arrivons ensuite à un autre bâtiment, dans lequel ce sont des grossistes qui vendent. Ils sont chacun leur magasin, sous forme de concessions.
Christophe Couteleau, notre guide, nous fait déguster du melon Rouge Gorge chez un de ses clients et c’est divin. Il s’agit d’un melon de type charentais jaune.
La plupart des melons qui sont produits en France et que nous consommons, sont de type charentais. Et oui, même le melon de Cavaillon est un melon de type charentais. Il existe ensuite deux types de melon charentais : le jaune et le vert. Le vert a été créé il y a une vingtaine d’années pour répondre aux souhaits de la grande distribution, à savoir un melon moins cher, moins fragile aux transports et au fait de rester en rayon. C’est en raison du fait que le charentais vert dégage moins d’éthylène. Le seul problème, est que l’éthylène est également un catalyseur d’aromes.
Il est donc important, d’acheter un melon charentais de type jaune (cela doit être inscrit sur les étiquettes ou du moins sur les cageots). L’entreprise familiale Rouge Gorge, tout comme d'autres producteurs français, a choisi de ne produire que des melons charentais de type jaune.
Ce n’est pas parce que le melon vient d’autres pays comme de l’Espagne ou du Maroc qu’il n’est pas un melon de type charentais jaune, contrairement à ce que l’on peut lire un peu partout sur Internet. Il se trouve que plusieurs producteurs français, dont l’entreprise Rouge Gorge, se sont installés en Espagne et au Maroc, en plus de leurs productions françaises, afin de pouvoir proposer des melons sur une période plus large. Par exemple, le melon rouge gorge qui est produit près de Poitiers n’arrive à maturité qu’au début du mois de juillet, alors que ceux produits en Espagne arrivent début mai et ceux du Maroc mi avril.
Parmi le type charentais jaune, il existe ensuite différentes variétés dépendantes du type de graines produites par les semenciers, chez qui les producteurs de melon s’approvisionnent. Chaque variété doit s’adapter au terroir, au climat et au type de culture (plein champ ou tunnel). C’est assez complexe et nous, consommateurs ne savons de toute façon pas toujours quelle variété nous sommes en train de manger (à ne pas confondre avec le type : « charentais jaune » qui lui, est connu).
Nous n’avons pas pu résister au plaisir de poser la question fatidique dés que l’on parle du melon : comment le choisir ?
Christophe Couteleau nous a alors imité un consommateur en train de sentir un melon, de le soupeser, de triturer son pédoncule, de mesurer le nombre de strie, etc. C’était assez drôle. Il a fini par nous avouer que ce n’est pas si simple et qu’il ne sert pas à grand-chose de le sentir, ni de le soupeser. En revanche, regarder le pédoncule peut donner une indication sur la maturité du melon. En effet, s’il commence légèrement à se décoller ou à craqueler, c’est bon signe. Pour plus d’infos, voire ce billet sur le site mon été.fr.
Ce qu’il est important de savoir, c’est que certains producteurs de melon attachent une énorme importance à la qualité, tant au niveau du choix des variétés, que de la culture, de la cueillette à maturité et du tri des melons avant qu’ils n’arrivent chez nous.
Pour un autre récit de visite à Rungis il y a 2 ans, je vous invite à lire mon billet, sur ce lien. Pour plus de photos, c'est ICI.
Merci beaucoup à Christophe Couteleau et à Gilles Lacharme pour cette visite.
MAJ : samedi 12 juin, une vidéo réalisée par Alexandra De Lapierre, du blog Flane pour vous.
RUNGIS PAVILLON DES FRUITS ET LÉGUMES-adelap.com from adelap on Vimeo.