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Cette rencontre est pour moi, l’un des moments les plus magiques de ce séjour, un moment précieux de découverte de cet univers qui m’est totalement inconnu.
Même si le ciel est voilé ce matin là, il fait doux lorsque nous arrivons à Fieldstown Farm, chez Padraic and Brid McMahon, dans le comté de Dublin, juste à la frontière du comté de Meath.
Nous sommes accueillis par Padraic et son Border Collie « Chip » mais je ne sais plus dans quel ordre. Padraic ne laisse pas indifférent avec son grand sens de l’humour, son sourire néanmoins timide (j’imagine qu’il n’a jamais vu autant de français dans sa ferme) et son superbe chapeau.
Nous apprenons que la ferme est dans leur famille depuis 1780, même si à une époque ils n’étaient pas propriétaire des terres, l’histoire de L’Irlande étant loin d’être un long fleuve tranquille.
Il est 8 h 30, nous traversons les champs, à la rencontre des animaux et je sens cette herbe si fraiche et si drue sous mes pieds, grâce à mes chaussures ouvertes que j’espère bien que personne ne remarquera, elles ne sont pas vraiment appropriées pour le terrain. Il se trouve que nous sommes en train de fouler la nourriture des animaux qu’élève Padraic.
Cette herbe doit être coupée régulièrement, je n’ose pas imaginer le travail, afin de contenir tous les nutriments nécessaires à la bonne alimentation des animaux. Les animaux sont donc élevés en plein air, sauf pendant les 2 à 3 mois d’hiver.
A force de parler d’animaux élevés en plein air, on finit par oublier combien c’est important, et pour les animaux et pour nous les humains. En effet, les animaux élevés en plein air et qui se nourrissent principalement dans les pâturages, comme c’est le cas chez Padraic, donnent une viande naturellement riche en Oméga 3.
Padraic élève des brebis de race Charolaise et Texel, qui naissent sur place et engraissent des bovins de race Charolaise, Limousine et Simmental, qu’il achète deux fois par an. La viande de bœuf est vendue directement à des bouchers via un abattoir. Celle d’agneau est vendue pour 2/3 aux bouchers et pour 1/3 en direct, à des particuliers, via le site Internet de Padraic.
Comme nous le prédit Padraic, les brebis se sauvent à notre approche, tandis que les vaches viennent à notre rencontre, ce qui peut être assez impressionnant. Heureusement, Padraic est là pour nous prodiguer les conseils adéquats, car vouloir prendre des photos à tout prix peut se révéler périlleux.
Tout en rebroussant chemin, nous assistons au regroupement du troupeau par Chip, le border Collie de Padraic. J’avoue que c’est impressionnant. Le chien obéit à son maitre et les brebis au chien, c’est magique. Saviez vous qu’il existe des concours de chiens de bergers et que l’Irlande gagne très souvent ? David m’a avoué qu’il regardait ce type d’émission à la télévision lorsqu’il était enfant et qu’il rêve depuis toujours d’avoir un Border Collie. David, à défaut de pouvoir réaliser ton rêve, voilà quelques photos, juste pour toi.
Après cela, je pensais que nous allions retourner sur Dublin, mais c’est sans compter sur l’incroyable hospitalité des irlandais. Nous sommes entrés dans la grande cuisine de Padraic et de Brid, dans laquelle trône une cuisinière aga, la cuisinière traditionnelle des pays anglo-saxons qui est chez eux depuis 50 ans, qui reste allumée toute l’année et qui fournit toute la maison en eau chaude.
Alors que nous soignons notre manque de sommeil grâce au café ou au thé, nos estomacs se régalent avec un délicieux « lemon cake » fait par Brid, un pain typique Irlandais, le « Irish soda bread », dont j’aurai l’occasion de reparler, accompagné de fromages et de chutney. Un vrai festin.
Pour digérer tout cela, rien ne vaut la pratique d’un sport national irlandais : le « hurling ». Il se pratique en équipe et il consiste à taper dans une balle, à l’aide d’une crosse à la forme très particulière, que l’on appelle Hurley.
Prochain épisode : cuisine de la viande de Fieldstown Farm avec Donal Skehan