Crédit photo : site Sugarcraft
Comment ai-je pu passer 7 ans, sans parler de ce gâteau ?
Impossible à dire, surtout que c’est un gâteau que je fais presque tous les ans, soit pour Noël, soit pour l’anniversaire de David. Trop anglais peut être ?
Aujourd’hui, je n’ai pas pu résister au plaisir d’assister en direct au baiser royal de Catherine (Kate)et de William à l’occasion de leur mariage (pas le reste, je ne suis pas assez patiente). Juste avant, j’ai remarqué les hésitations des journalistes au moment de parler du gâteau servi au mariage royal britannique (en fait, il y aura deux gâteaux).
J’ai alors pris ma plume pour une explication de texte sur le gâteau le plus connu en Grande Bretagne mais qui reste un mystère pour la plupart des français.
Je parle au singulier car tous les noms de mon titre correspondent au même gâteau. C’est juste l’événement qui change.
A Noël, il devient le « Christmas cake », à ne pas confondre avec le « Christmas Pudding » servi au dessert du repas du Noël, alors que le « Christmas cake » est servi à partir du soir de Noël et dans les jours qui suivent (il se conserve très longtemps).
C’est également le gâteau de tous les mariages, il prend alors le nom de « Wedding cake ». Il sera servi ce soir au diner du mariage royal. David et moi avons eu notre « Wedding cake » lorsque nous nous sommes mariés en Grande Bretagne.
Tout au long de l’année, c’est le gâteau qui est servi aux anniversaires de mariage, aux départs à la retraite, aux anniversaires, etc. On l’appelle alors le « Celebration cake ».
Bon, et à quoi il est ce fameux gâteau ?
Il fait partie de la famille des « fruit cake ». C’est un mélange de fruits secs, d’amandes, de Brandy, de farine, de sucre, de beurre et d’épices. Il est très riche et particulièrement goûteux. Personnellement, j’en suis fan. Il est cuit au four dans un moule carré ou rond. Pour les mariages, ils sont parfois empilés, comme pour une pièce montée française.
Et comment on le prépare ?
Il se prépare plusieurs semaines avant l’événement afin que les saveurs se développent. Sa couleur est très foncée, en raison de la présence d’une grande proportion de fruits secs et de la présence de sucre roux.
Pendant la phase de maturation, il est de coutume d’arroser le gâteau de Brandy (Cognac) et ce n’est pas une blague, je le fais moi-même consciencieusement.
Avant le glaçage, le gâteau est recouvert d’une fine couche de pâte d’amande de couleur blanche ou ivoire.
On laisse ensuite le gâteau reposer pendant 2 à 3 jours afin d’être certain que la matière grasse naturelle de la pâte d’amande ne vienne pas abimer le glaçage.
Le glaçage est ce que l’on appelle un glaçage royal (royal icing), mélange de blanc d’œuf et de sucre glace.
Il peut se faire à la main. La plupart des anglais achètent ce que l’on appelle du « Regalice » qui est une pâte à sucre vendue en bloc qu’il suffit d’étaler et de déposer sur le gâteau. Cette pâte à sucre existe dans plusieurs couleurs et elle se trouve très facilement aussi bien dans les grandes surfaces que dans ces boutiques spécialisées en décoration de gâteaux qui existent partout en Grande Bretagne. La décoration des gâteaux fait partie intégrante de leur culture et il ne faut pas louper ces boutiques, c’est sidérant.
Il y a beaucoup à dire sur les décorations des « Celebration cake », sachant que cela peut aller du très sobre au très kitch. La décoration change également selon si c’est un Christmas cake, un « Wedding cake » ou un « Celebration cake ». Pour les anniversaires, il est de coutume de décorer le gâteau selon la passion de la personne concernée.
Je me souviens encore d’avoir choisi notre « Wedding cake » avec ma belle mère. Beaucoup de femmes en Grande Bretagne fabriquent et décorent ces gâteaux dans leur cuisine afin de les vendre car si le gâteau est très facile à faire, la décoration l’est beaucoup moins. Elles ont une sorte de book avec les photos de leurs créations. C’est dans un de ces books que j’ai choisi le gâteau de mon mariage avec David. J’avais opté pour une version sobre, rectangulaire je crois bien. Il était garni de toutes petites fleurs en sucre. J’en garde un souvenir très ému (David, tu te souviens ?).
Il y a une tradition très peu connue en France qui dicte de garder une partie du gâteau quand on se marie pour le ressortir lors du baptême de son premier enfant. Ce n’est pas une blague, j’ai eu l’occasion de goûter celui du mariage de ma belle sœur Helen lors du baptême de sa première fille. Il s’était écoulé plusieurs années et il était très bon.
Et la recette ?
La prochaine fois que je le fais, c’est promis, je vous la donne. En attendant, vous trouverez celle d’Anna, sur son blog.
Je vous souhaite un excellent week-end.