Piano de cuisson Lacanche, couleur Mandarine, mon chouchou + les autres couleurs
C’est chez ma belle-sœur Helen que j’ai vu mon premier piano de cuisine avec ses 5 plaques de cuisson et ses deux fours. J’en ai rêvé pendant des années mais au moment de refaire notre cuisine, j’ai préféré renoncer à mon rêve, sachant que nous devions aussi refaire le reste de la maison.
Pas grave, mon jour viendra.
En attendant, j’ai eu la chance de baigner toute une journée dans l’ambiance des pianos de cuisson Lacanche en Bourgogne.
Lacanche, c’est tout d’abords un très joli village de Bourgogne, près de Beaune et le nom de la rivière Canche qui le traverse.
Cette région est riche en minerais, en rivières et en forêts, 3 éléments propices à la naissance des forges et des fonderies au 18 ième siècle. Depuis l’essor économique de la fin du 18 ième, il y a là bas une grande tradition de fabrication d’ustensiles de cuisine, de chauffage et de cuisson (cocottes en fonte, gaufriers, fourneaux, etc.).
Lacanche, c’est aussi une histoire qui ne date pas d’hier.
En 1796, Jacques Etienne Caumartin rachète l’entreprise comme bien national. Il n’a pas de successeur mais adopte la fille d’un ancien maitre de forge et c’est le début de la filiation. Au 19 ième siècle, l’activité se développe autour des ustensiles de cuisine et du matériel de cuisson. En 1950, Lacanche emploie 600 personnes.
Ancien matériel et ustensiles fabriqués par Lacanche et gardés précieusement dans le showroom
Dans les années 70, l’activité périclite. L’entreprise est rachetée par Valéo qui finit par se séparer de toute activité non automobile en 1982.
André Augagneur, décide alors de racheter l’entreprise avec des associés. Il a travaillé chez Lacanche pendant des années et n’a pas du tout envie d’être reclassé quelque part à la Défense. Il a 45 ans, c’est un pari assez fou mais il décide de relever le défi en reprenant un site en perdition.
Il démarre avec 40 personnes, l’entreprise en compte aujourd’hui 120 et durant toutes ces années, il a su redonner vie à la marque Lachance.
A cette époque, les pianos de cuisson Lacanche sont uniquement destinés aux professionnels avec la marque « Ambassade de Bourgogne ».
En 1992, son fils Jean-Jacques Augagneur, le Directeur Général actuel de Lacanche décide de créer une gamme pour les particuliers. Il se trouve que des particuliers, passionnés de cuisine et pas rebutés par le coté professionnel commencent à acheter un des modèles de la gamme Ambassadeur, le plus petit. Il se dit « pourquoi ne pas lancer une gamme pour les particuliers, basée sur notre savoir-faire ? ». Et c’est ainsi que continue toute l’aventure.
Nous sommes tombés en admiration devant toute la gamme des pianos. Chaque piano porte le nom d’un village et/ou d’un grand cru de Bourgogne (Cluny, Volnay, Chassagne, etc.).
Ils sont plus ou moins grands, selon la place dont vous disposez et votre budget. Les pianos sont émaillés (voir plus loin). Vous pouvez choisir votre couleur parmi les 21 du catalogue mais également demander la couleur de votre choix. J’ai eu un coup de cœur pour le piano de couleur mandarine (première photo) mais je ne suis pas insensible aux pianos noirs, intemporels.
Une partie des matières premières
Durant la visite de l’usine, nous avons appris que les pianos Lacanche sont fabriqués sur commande et sur mesure et qu’il faut entre 6 à 8 semaines pour le voir entrer dans votre cuisine.
Une fois la commande passée chez un revendeur agréé (acheter un piano Lacanche demande de la réflexion et du conseil), les pièces du piano qui ont besoin d’être émaillées le sont en Alsace, chez un des derniers émailleurs qui existent en France. L’émail a la particularité de ne pas rayer et de ne pas perdre sa couleur au fil des années, c’est inaltérable. Cela demande pas mal de boulot et de savoir-faire. L'émail est fabriqué à partir de poudre de verre, d’eau et de pigments. Cette pâte est appliquée sur le matériau qui va ensuite cuire à 850°C).
Les pièces émaillées sont ensuite rapatriées d’Alsace en Bourgogne.
Toutes les pièces des pianos sont fabriquées sur place à partir de différentes matières premières en métal. Certaines pièces sont coupées et/ou pliées avec des machines industrielles, selon leur utilisation dans le piano. Vous devriez voir à quelle vitesse une machine peut plier un bout de métal et avec quelle précision, c’est assez impressionnant. Les pièces sont ensuite soudées entre elles puis laminées afin de retirer toute trace de soudure.
Les pianos sont montés à la main et testés sur place, tout au long de leur fabrication.
Piano en cours de montage en haut à gauche, grilles en fonte pour les feux à gaz, à droite + toutes les petites pièces très bien rangées sur les autres photos
Un piano de cuisson Lacanche, c’est un magnifique objet mais c’est surtout du solide. Il dure toute une vie, grâce au savoir-faire industriel et au fait que Lacanche garde tous les composants, sans durée dans le temps. A une période où l’on a tendance à jeter (ou à recycler tant bien que mal) l’électroménager quand il ne marche plus, c’est inestimable.
Dispositif permettant de tester les arrivées de gaz sur les pianos
Après la visite de l’usine, nous avons pu admirer les pianos dans le showroom et parler plus de cuisine grâce aux options disponibles sur les pianos. Chaque piano est différent. Les plaques de cuisson peuvent être au gaz ou à l’induction. Les fours peuvent être au gaz ou électriques avec chaleur tournante ou non. Il y a possibilité de mixer aussi gaz et électricité selon le souhait du client.
Barbecue, plancha, cuit vapeur au centre qui peut servir aussi de cuiseur à pâtes ou à légumes en haut à droite et plaque coupe-feu en bas à droite.
Sur les pianos, vous pouvez intégrer une plancha, le rêve, une plaque coupe-feu qui permet de garder les plats au chaud ou d’en faire mijoter d’autrse grâce à une chaleur douce et constante, un barbecue à la pierre de lave ou même un cuit vapeur intégré. Il s’agit d’un bac que l’on remplit d’eau grâce à un robinet intégré, l’eau chauffe, on pose ensuite un second bac vapeur muni de trous, dans lequel on va faire cuire légumes, poisson, etc. On peut aussi tremper des petits bacs pour faire cuire par exemple des pâtes ou des légumes à l’eau ou pour faire des cuissons au bain-marie. Edda et moi avons complètement craqué pour la friteuse intégrée avec son thermostat.
Ce que j’ai aimé chez Lacanche, c’est la beauté du matériel, son authenticité, sa qualité mais surtout sa modernité, grâce à toutes les options décrites plus haut.
J’ai eu l’intuition qu’avec ce type de piano dans sa cuisine, on doit être plus audacieux et que sa cuisine doit changer, de manière imperceptible mais certaine. Il ne reste plus qu’à attendre son heure.
D’ailleurs, Jean-Jacques Augagneur, le Directeur Général de Lacanche, grand utilisateur de son matériel chez lui en est la preuve vivante. Pour l’apéritif, il nous a concocté de magnifiques tartelettes feuilletées au confit d’oignons et aux sardines fraîches marinées. Partage et gourmandise, c’est toujours bon signe pour un chef d’entreprise dans ce domaine.
Merci mille fois à Isabelle pour l’organisation de cette journée, à M. Augagneur pour son accueil et le temps qu’il nous a consacré et à mes compagnons de route du jour.