Navets roses à la libanaise (fermentés)
« Plus d'1/3 des aliments que nous consommons quotidiennement sont fermentés mais on ne le sait pas toujours ».
C'est par ces mots que Luna Kyung a démarré l'atelier sur la fermentation que nous avons co-animé dans le cadre des rencontres 750g au salon Vidéo City le week-end dernier.
Luna Kyung est coréenne, passionnée de cuisine et de fermentation. Elle est l'auteur du blog La Table de Diogène est ronde et elle a co-écrit un superbe livre avec Camille Oger « L'art de la fermentation » aux éditions La Plage.
Le sujet est passionnant, nos participants sont repartis avec pleins de conseils et un bocal d'Achard de légumes à faire fermenter pendant quelques jours à la maison.
Durant les ateliers, nous leur avons fait goûter des navets à la libanaise. Je les avais préparés deux semaines avant le salon avec la recette du livre et les précieux conseils de Luna.
La fermentation existe depuis des siècles dans toutes les cuisines du monde. C'est un superbe moyen de conserver les aliments sans matériel sophistiqué. C'est aussi une méthode de préparation excellente pour notre santé et pour le goût des aliments. Ce n'est pas juste une conserve, l'aliment fermenté se transforme, tant du point de vue de sa texture que de son goût.
Par exemple, mes navets à la libanaise, outre le fait qu'ils soient devenus roses grâce à la betterave, sont restés croquants mais plus souples que dans leur état brut. Ils sont devenus aigres doux grâce à la fermentation, ce qui en fait un très chouette condiment, comme les vrais cornichons. La plupart des participants pensaient que nous avions ajouté du vinaigre. Point du tout, c'est juste l'eau et le sel, plus le temps qui donne ce résultat.
Chaque cuisine du monde a son lot d'aliments fermentés. Outre les précieux conseils de cet ouvrage pour vous lancer dans la fermentation à la maison, j'aime le fait que les recettes sont très variées et ouvertes sur le monde. Ça va de la choucroute à faire fermenter à la maison au Kimchi coréen, en passant par les dosa indiennes, les crêpes bretonnes, les olives à la niçoise, les achards de légumes, le pain au levain, le yaourt mais aussi la ricotta, le lait fermenté, les œufs salés comme en Philippine, le kéfir, le miso, les zakouskis russes, les cornichons, le vinaigre, la vrai moutarde, le kombucha, le ketchup, la sauce soja ou sriracha, etc.
« Les produits fermentés sont des aliments vivants qui abritent des colonies de bactéries ». Comme c'est très bien expliqué dans le livre, ce sont des bonnes bactéries, celles qui vont aussi nous aider à nous sentir mieux en renforçant notre flore intestinale appelée microbiote, grâce aux probiotiques. On parle beaucoup de ce sujet en ce moment. Il se trouve que notre microbiote a un réel effet sur notre santé mais aussi sur notre moral.
Pour aller plus dans le détail, je vous laisse vous plonger dans cet ouvrage passionnant, à la fois très pratique et surtout très complet sur le sujet.
Pour ma première expérience, j'ai choisi de préparer les navets à la libanaise. C'est ultra simple à faire. Au bout de deux semaines de patience, les navets sont croquants mais plus souples que lorsqu'ils sont à l'était brut et aigres doux, comme des cornichons.
Dans le cas de cette recette, on parle de fermentation lactique ou lacto-fermentation. Les ferments lactiques sont naturellement présents sur la surface des légumes, nul besoin d'avoir recours à des ferments du commerce. Ces ferments vont convertir les glucides en acide lactique, ce qui donne l'acidité. Cette acidité est très agréable au goût mais permet aussi aux mauvaises bactéries de ne pas proliférer dans le mélange et donc une très bonne conservation.
C'est comme cela que l'on devrait préparer les cornichons. Malheureusement, ceux que l'on trouve dans le commerce sont le plus souvent plongés dans du vinaigre avant la stérilisation des pots. Cela donne des cornichons pasteurisés et non plus naturellement fermentés. Je rêve du coup de faire mes propres cornichons avec la recette de Luna. Il ne me reste plus qu'à trouver la matière première. En attendant, je vais me lancer dans les dosa, ces crêpes indiennes dont je suis fan.
Navets roses à la libanaise
Temps de fermentation : entre 2 à 3 semaines
Temps de conservation : plusieurs mois
Pour 1 bocal d'1 litre
Je vous invite à choisir des bocaux de bonne qualité avec un joint neuf, comme ceux de chez Le Parfait
- 700 g de navets
- 70 g de betterave rouge crue
- 2 gousses d'ail
- 1 feuille de laurier
- 50 cl de saumure à 4 %, soit 20 g de sel de mer non raffiné mélangé à 50 cl d'eau filtré
Comment faire ?
Avant de commencer, lavez le bocal et les ustensiles au savon de Marseille puis rincez-les bien. Faites-les sécher.
Pelez les légumes, lavez-les puis séchez-les.
Épluchez les navets et la betterave rouge, coupez-les en bâtonnets d'1 cm d'épaisseur. Émincez l'ail. Mettez tous les ingrédients dans un bocal et ajoutez la feuille de laurier.
Mélangez l'eau et le sel dans un pichet à bec verseur puis versez-la dans le bocal.
Placez éventuellement un ramequin qui va faire office de poids, afin que les légumes soient bien immergés dans le liquide.
Fermez le bocal et laissez fermenter au moins deux semaines à température ambiante.
Une fois le bocal ouvert, laissez au réfrigérateur.
Merci mille fois à Luna, j'étais ravie de co-animer ces ateliers avec toi.